Vacances de Noel en Chine

Elles sont déjà loin ces vacances. Pendant les deux semaines où ma soeur est venue nous rendre visite (Didine pour les intimes, à ne pas confondre avec notre masseur "Feng", qui vient désormais une fois par semaine à la maison pour détendre nos muscles des pieds ou du corps), nous avons continué notre découverte de la Chine et de la vie d'expat.
C'était vraiment chouette qu'elle soit là: on ne s'est pas trop senti éloigné de la famille. Noel à Pékin chez nous a beaucoup ressemblé à un Noel traditionnel français, hormis quelques détails: la messe de minuit a eu lieue... à 18h30 à l'ambassade d'Italie et était très internationale (partagée entre le français, l'italien et l'espagnol)... On a chanté "Douce Nuit" dans toutes les langues, c'était très sympa; ça nous a en tous cas bien détendu (même Didine, je crois...) après avoir galéré avec le taxi, qui ne savait pas où c'était. De retour à la maison, nous attendait le foie gras (acheté à la boulangerie française, certes, pas terrible mais quand même meilleur que celui que j'avais essayé de faire moi même l'année dernière au micro-ondes... ça avait été une catastrophe, encore une fois, désolée Marie...); heureusement, Didine nous avait ramené de ses valises un Monbazillac pour aller avec. Sur notre table, nous avions une magnifique nappe rouge satin qui brille à la chinoise (avec quelques dragons dessus pour plaire à Melchior). Tout ce qui est chinois, en terme de décoration , peut finalement, à petites doses, bien se marier avec le reste d'une décoration à l'occidentale et même faire un effet joli (mais si, je vous assure...). Pour le reste du menu, pas de dinde, ni de biche, ou je ne sais quelle autre viande raffinée ici ... mais malheureusement, pas de Picard surgelé non plus. Mais avec des cuisses de canard confit, un hachis parmentier de canard nous a régalé.Pour finir, bûche venant de la boulangerie française et voilà, le tour était joué. Le Père Noel a évidemment déposé au pied du sapin pour Cyprien beaucoup de jouets chinois: bruyants, avec des lumières qui clignotent de partout, pas chers (c'est lui qui nous l'a dit), de mauvaise qualité et ne respectant probablement aucune norme. Tous ces défauts ne les empêchent pas d'être très amusants. Heureusement, il a pu trouver quelques jouets de marques bien connues vendues dans le reste du monde, avec des labels du genre "CE". Mais le choix  n'est pas énorme et le prix, plus élevé que chez nous... Et ça, c'est un comble que je n'ai toujours pas compris: OK, les produits venant de France coûtent beaucoup plus cher ici (la crème l'Occitane, les parfums, les Petits Lus...) mais que les produits destinés surtout au marché occidental, fabriqués en Chine, coûtent plus chers ici qu'en France, c'est un mystère (par exemple, les vêtements du prêt à porter ou les jouets de qualité...).

Après Noel, on a visité un peu Pékin avec Didine. Moi, j'étais ravie car, grossesse et accouchement obliges, je n'avais pas vu encore beaucoup de lieux touristiques jusqu'à présent. L'intérêt de venir à Pékin en hiver, c'est que hors saison, on ne se sent pas envahi de Chinois sur la place Tiennamen ou ailleurs; l'inconvénient, c'est qu'il fait froid (de -10 °C à 0°C) et qu'il faut vraiment être bien couvert.
Une fois qu'on le sait, on part équipé (comme sur la photo)  et finalement, la visite est plutôt agréable, surtout qu'en général, le ciel est bleu ici en hiver. La doudoune, elle est moche mais, avec son duvet plume, je n'ai pas froid. Le masque, ce n'était pas un problème pour moi : ça m'a rappellé mes souvenirs d'hôpital, comme au bloc opératoire... Au final, la tenue n'est pas des plus sexys mais elle est efficace.

Bref, dans cette ambiance froide, nous étions ravis de prendre l'avion tous ensemble le 26 décembre pour aller se réchauffer dans le sud à Yangshuo. C'est une ville à 3 h d'avion, située le long d'une rivière et entourée de collines karstiques, magnifiques c'est vrai. Son paysage se retrouve sur les billets de 20 RMB. Bon, niveau température, certes on avait gagné en valeur absolue, plusieurs dizaines de degrés; mais, au niveau ressenti, il est tout autre car le chauffage en Chine est contrôlé par le gouvernement depuis plus de cinquante ans. Il a été décidé a cette époque, que seules les villes situées au nord du fleuve jaune aurait accès au chauffage central. Du coup, au sud, le seul moyen de chauffer est la climatisation réversible; ça marche moyen dans les hôtels et encore moins dans les restaurants et bars. Quand aux habitations, les Chinois utilisent des chauffages d'appoint électriques et surtout, se couvrent bien. Du coup, nous, à Yangshuo, on s'est un peu caillés... d'autant qu'on ne l'avait pas trop prévu ! C'est aussi pour ça qu'on a changé d'hôtel le lendemain de notre arrivée. A part ça, comme on était toujours hors saison, on a bien pu profité de cette petite ville au milieu de la campagne, et d'habitude envahie de touristes (là, il y en avait quand même pas mal... rien à voir avec l'île de Ré en janvier ou Arcachon en novembre). On a même trouvé une baby sitter pour Charlotte qui restait sagement à l'hôtel pendant qu'on allait faire soit du vélo dans la campagne, soit un tour en bateau ou une promenade. C'est ça la Chine (extrait de dialogue): au comptoir de l'hôtel: "On cherche une baby sitter pour notre bébé" la dame de la réception: "moi, je veux bien" nous: "à quel tarif ? " elle: "comme vous voulez" nous: "comme à Pékin alors, 2,5 euros de l'heure ?" elle: "OK" nous: "et pour le 31 décembre au soir?" elle: "pas de problème". La vie ici est souvent très simple pour nous ! Je vous rassure, je me suis assurée qu'elle s'y connaissait en bébé (elle en avait un de 1 an) et, comme elle parlait anglais, on n'a pas eu du tout de problème de communication. Le premier jour, elle nous a même gardé Charlotte chez elle (puisque le tour en bateau était à côté)... Là, je me suis dit que j'avais eu raison de faire le vaccin du BCG à Charlotte dès sa naissance ! Du coup, la baby sitter nous a ensuite invitée chez elle; on a découvert sa maison, vraiment précaire. Comme beaucoup de Chinois, c'est sa Maman qui s'occupe de son fils la semaine et elle, ne rentre qu'une fois par semaine chez elle (même si son lieu de travail se situe à une quarantaine de kilomètres). En tous cas, ces Chinois sont vraiment très hospitaliers.

Nous avons également vu LE spectacle son et lumières à ne pas rater, celui conçu par Zhang Yimou (mais si, vous le connaissez: c'est celui qui a fait la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques en 2008). Avec comme paysage de fond, les montagnes magnifiquement éclairées et ses 600 acteurs qui évoluent sur l'eau, on a enchanté et ravi de de constater que les Chinois savent finalement faire de jolies choses à côté de leurs illuminations fluo d'habitude très kitsch de leurs monuments ou rues !!

Didine et moi avons aussi expérimenté le Tai Chi, très présent au quotidien et pratiqué surtout par les personnes âgées. C'est très détendant de les voir faire leurs mouvements lents en pleine ville, surtout à Pékin ou la vie grouille...

Melk a essayé lui, la peinture traditionnelle chinoise: il a peint des paysages ou des fleurs. Il a vraiment bien aimé suivre cette leçon avec un peintre chinois (il avait une traductrice à ses côtés...) mais, dans une maison sans chauffage, il a eu un peu froid...

Bref, notre premier voyage en Chine en dehors de Pékin nous a beaucoup plu et permis de découvrir qu'effectivement, ici, la vie n'a rien à voir avec celle des campagnes, qui sont très pauvres. C'est pour ça d'ailleurs que nombre de Chinois veulent s'installer dans les grandes villes mais ils en n'ont pas forcément le droit.

Ca nous a fait drôle de revenir dans les buildings et de sillonner de nouveau les 5 périph à 4 voies de la capitale... On sent vraiment qu'ici, tout va très vite... D'ailleurs, la majorité des tours qui étaient en construction à notre arrivée en aout sont désormais finies... Ici, c'est un hôtel; là, des bureaux et des appartements. Ah, et en une semaine, une boutique en bas de chez nous a également mis la clé sous la porte...

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